C.P. avec Melissa [PV]

Invité

J

Je marchais dans le couloir. Tous les élèves étaient en cours ou dans la bibliothèque. Je n'avais donc pas besoin de mettre mes écouteurs pour atténuer le flux de pensées des autres. Cet après-midi-là je devais avoir un cours particulier. Rien que le mot me donnait envie de cracher par terre. Je n'aimais pas les cours. Mais je n'aimais pas les migraines non plus. Je ne connaissais pas le professeur mais je savais déjà qu'il était jeune. Un goût de fleur épanouie occupait ma langue et tout l'intérieur de ma bouche. Ce n'était pas réellement désagréable & cela me montrait qu'il n'avait pas plus de trente ans. Je savais également que c'était un homme & je ressenti son anxiété lorsque je pénétrai dans la salle. De manière étonnante, il avait repoussé toutes les tables. Pensait-il que j'avais le pouvoir de me transformer en monstre ? Je levai les yeux au ciel. Pourquoi les profs' étaient-ils toujours si compliqués ? Je m'avançai vers lui & le saluai d'un bref signe de tête. Qu'allait-il me demander de faire à présent ? Je pouvais le transformer en légume mais il n'allait certainement pas apprécier. Je fis un sourire en coin à l'idée de voir ce jeune professeur complètement idiot. Trop risible. Vraiment trop.

Invité

C

"Mustang.
Avant de commencer, Evans, je dois savoir quelle est votre don."

( Dsl si c'est maigre mais j'ai peu d'insipiration ça viendra au fil du sujet =) )

Jamais je ne comprendrai quel besoin les profs' ont d'exprimer leur autorité sur leurs élèves. Mais je décidai de passer outre ce ton sec et ce visage ferme ainsi que cette façon de m'appeler par mon nom de famille. Ce que je déteste plus encore que cette impression de supériorité sur son visage. J'ai comme une envie presque irrépressible de lui cracher à la gueule & de tourner les talons. Mais je me ferais virer pour ça. Rien que pour ça. Alors que certains utilisent leur don à tout va sans demander l'autorisation. Enfin... Il me demande de lui expliquer quel est mon don & croise les bras en me fixant tout en attendant ma réponse. Mais je ne dis rien. Pas encore. Je me concentre sur ses pensées. Il essaye lui aussi de réprimer un don qui lui pourrit la vie. La peur. L'instinct de défense. Zackary Mustang. Je connais tout sur toi. Sur vous. Ou peu importe. Son regard plonge dans le mien. C'est gênant. J'ai l'impression que lui aussi est capable de lire dans mon esprit. Mais je ne baisse pas les yeux pour autant. Je veux le surprendre. Le choquer. Le gêner. Alors je lui rapporte ce que j'ai lu dans ses pensées ; alors qu'un goût d'animal mort sur ma langue me donne envie de vomir.

“L'instinct de survie. Ça peut pourrir une vie.”

Et avant qu'il ne me pose une question ou ne me renvoie du cours pour irrespect vis-à-vis d'un professeur, je lui annonce mon donc avec le plus grand calme. Aucun sourire. Aucun regard rieur. Je ne laisse paraître aucun signe de satisfaction. Je ne suis pas fière. Je ne laisse jamais paraître ma joie. En fait j'en ai rien à foutre.

“J'suis télépathe. J'sens les émotions & les sentiments des gens sur ma langue. Chaque sentiment a un goût différent. Et la peur de s'faire attaquer m'donne envie de vomir. Ça a un goût de charogne !”

Cette fois j'ai trop parlé. Et pourtant il va m'engueuler si je ne lui dis pas tout. Alors je continue. A chaque mot, j'ai le gorge qui me brûle. Comme si mon corps se décomposait au fur et à mesure que je lui explique ce que j'ai.

“J'dois vous l'dire tout de suite. Si vous me touchez j'verrai tous vos souvenirs & vous tous les miens. Et quand trop d'pensées viennent jusqu'à mon cerveau ça m'donne la migraine & j'suis obligée d'mettre de la musique à fond dans mes oreilles pour stopper le flux.”

Je souffle longuement. J'ai tout dit. Absolument tout. Il n'entendra plus rien d'autre maintenant. Il est trop idiot d'avoir poussé toutes les tables. Je ne vais pas tout faire exploser comme quelqu'un qui se transforme en bête haute de 5 mètre ou en serpent du diable. Je soupire encore. C'est trop bête...

Invité

C

" C'est pas gagné."

" Je veus de vous de la discrétion sur ce qui va être vu et sentis entre ces murs."

J'esquissai un sourire invisible. J'étais contente de mon petit effet mais je ne comptais pas m'en vanter pour autant. Ce prof' avait l'air sensible. Il voulut me faire promettre de ne rien dévoiler de ce que j'avais pu apprendre sur sa vie pendant ce cours. Je fermai les yeux et ris intérieurement. Comme pouvais-je répandre dans l'académie ce que j'avais lu ici dans son esprit ? Je ne parlais à personne et personne n'osait m'approcher. Et puis, je n'allais pas lui livrer le plaisir de pouvoir me renvoyer pour avoir livré son histoire et son passé à tous les élèves. Certainement pas.

“Je parle à personne de toutes façons. Je suis pas là pour ça.”

Après tout c'était la vérité. L'académie n'était pas faite pour se faire des amis mais pour contrôler un don idiot qui nous avait été donné par je ne sais qui. Je soupirai. Quand allions nous commencer ? Je ne comptais pas passer ma journée ici. Certainement pas. Mais suis-je bête. Il était sûr qu'il fallait d'abord que je lui promette de ne rien révéler à personne. Quel stupidité. C'était vraiment trop risible.

“Bien sûr que j'dirai rien.”

J'attendais. Debout devant lui qui me scrutait en entière. S'il avait été voyant, il aurait senti sur sa langue un goût d'impatience. Un goût de défi. Etait-il réellement capable de m'aider à contrôler le flux des pensées des élèves de l'académie ? Je n'attendais que ça.

Invité

U

" On va commençer par le blocage des pensées, des souvenirs de tout ce que peut éprouver une personne."

" Stoppe tout ce qui vient, concentre sur toi, sur tes sentiments. Je ne dois pas être dans ta tête. Bloque.

(Tu peux t'insipiré de mon histoire dans les présentations si tu as besoin.)

Je n'aimais pas me faire remarquer. Mon manège semblait agacer le professeur qui me fixait toujours. Il me proposa - ou plutôt m'imposa - de commencer par un exercice dans lequel je devrai bloquer toutes les pensées qui me viendrait. Pour ça c'était facile ; j'avais mon Mp3 dans la poche. Seulement Mustang me prit de court et m'empoigna fermement par les poignets. Je sursautai. Jamais personne n'avait osé me toucher de cette façon. Surtout que je l'avais prévenu quelques minutes plus tôt ! Je tentai de me dégager de l'étau de ses mains vigoureuses. Trop vigoureuses. Il m'était impossible d'échapper à cet exercice harassant qui me ferait souffrir. Dès l'instant où nos deux peaux entrèrent en contact, ses souvenirs et sa vie entière défilèrent dans mon esprit. La migraine s'accentua. Je voulais hurler. Hurler à la mort. Devant mes yeux fermés, je voyais un petit garçon en pleurs devant la tombe de son père. Il était entouré de soldats en tenue de militaire ainsi que d'une femme qui avait tout l'air d'une folle. Un éclair m'éblouis. Je vis alors une femme sur un canapé. C'était la même que dans le souvenir d'avant. Elle avait une bouteille de bière à la main et des dizaines étaient posées devant elle et à ses pieds. Un nouvel éclair me fit frissonner. Des rues sombres défilaient devant moi et un petit garçon tenait des paquets de cocaïne dans ses mains un peu plus loin, les tendant à des jeunes du quartier contre le garçon. 10 ans...
Maintenant c'était une jeune fille. Secouée de convulsion, elle mourait devant les yeux d'un jeune homme en train de s'injecter de l'héroïne dans le bras à l'aide d'une seringue. Un nouvel éclair. Plusieurs docteurs étaient penchés sur un corps attachés à un brancard dans une salle aux murs entièrement blancs. L'image se brouilla. Un homme en colère, des lames aux doigts, un coup de feu, un bruit de fuite. Et puis plus rien. Les docteurs avaient disparu.

Je fronçai les sourcils pour arrêter le flux des pensées du professeur. Mais je voyais toujours ses souvenirs. En moi. Dans mon intérieur le plus profond. Alors j'essayai autre chose. Je me détendis au maximum et pensai à autre chose. Tout autre chose. Les souvenirs de Zachary Mustang avaient disparu et les miens les avaient remplacés. Pas plus heureux. Pas plus malheureux non plus. Mais les siens avaient complètement quitté mon esprit. Ou du moins en partie. Car des bribes de conversation venant de sa mémoires continuaient de transpercer la barrière de ma force mentale. Je ne pouvais plus tenir. Lorsque je sentis les mains du professeur se desserrer un peu, je retirai les miennes et me jetai en arrière sur une table. J'étais aussi haletante qu'un coureur de marathon après sa course. Je jetai un regard horrifié à Zachary Mustang. Sa vie avait été un véritable enfer.

Invité

À

" On reprend quand tu te sera vidé la tête."

C'est trop dur. Mon Mp3 faisait très bien le travail et il a fallut que cet imbécile me prenne par les poignets. Et pourtant j'ai réussi. Ou du moins à peu près. Je le regarde d'un air effrayé qui ne m'appartient pas. Ce n'est pas moi qui frissonne à moitié devant le souvenir des images horrifiantes. Non. Moi, la vraie Melissa, j'en ai pris l'habitude. Et pourtant je suis à moitié allongée sur la table qui a arrêté ma chute ; à regarder Zachary Mustang en attente d'une phrase réconfortante ou d'autre chose qui m'empêchera de m'enfuir. Mais comme s'il me connaissait depuis plusieurs années. Comme s'il connaissait tout de moi ; il est étonné de la peur qui lui et reluit dans mes yeux.

Faire une pause. C'est tout ce dont j'ai besoin. Mais serais-je capable de recommencer après ? Me vider la tête. Ses mots sont cassants. Je ne peux pas vider ma tête. Les télépathes en sont incapables. Il faut pourtant que j'y réussisse si je ne veux pas passer le restant de mes jours ici. Quoique ça ne me déplairait pas tant que ça. Dawson est plutôt sympa et ce prof' n'est pas si sadique que ça dans le fond. Et puis ; vu l'histoire qu'il a ça serait limite normal. Je lève à nouveau les yeux vers lui et l'interroge du regard. Est-ce que j'ai réussi à terminer correctement son exercice ? Je suis exténuée. J'ai l'impression de mourir. Encore les images des dealers de drogues de 10 ans me passent dans la tête. Cette nuit je ferai un cauchemar.

Invité

C

"Leve-toi. On reprend, je te tiens ou t'es capable de rester en contact avec moi ?"

Est-ce que j'en suis capable ? Je ne suis plus sûre de rien. Mais je ne veux pas qu'il m'aide à me relever. Je ferme les yeux et expire pour faire disparaître toutes les images de ma tête. Je sais qu'elle ressurgiront dans mes pires cauchemars mais au moins elles ne m'embêteront plus pendant mon exercice. Je me relève lentement et avance vers le centre de la pièce. Comme ça je serai moins tentée de m'étaler de tout mon long sur une des tables. En fin de compte c'est pas si mal que Mustang les ait repoussées. Je ne me transforme pas en bête féroce de plusieurs mètres de haut mais ça peut devenir dangereux de se jeter sur des tables. Je me retournai vers mon prof' et hochai la tête d'un coup sec en le regardant droit dans les yeux. J'étais forte. J'allais tenir le coup. Même si la migraine allait me faire souffrir pendant plusieurs heures après ce cours.

“Je suis prête”

J'appuyai mon geste avec des paroles. Comme pour me convaincre moi-même. C'était une manière stupide de se faire croire à soi que l'on n'est pas faible. Mais ça semblait pourtant marcher. J'attendis que le prof' me prenne les poignets comme il l'avait fait la fois précédente. Et pour m'empêcher de reculer. Pour m'empêcher de revenir sur ma décision, je tendis les mains en avant et fermai les yeux. Comme ça je n'allai pas pourvoir esquiver son geste. Sauf si j'arrivai à le prévoir par la pensée. Mais je devais m'efforcer de ne pas écouter ce qu'il y avait dans l'esprit de Zackary en ce moment.

Invité

T

" Essaye de tenir plus longtemps."

Encore une fois il m'attrapa par les poignets et je fus instantanément plongée dans ses souvenirs les plus profonds. Je revoyais tout. Absolument tout. Comme si on avait rembobinée une cassette vidéo et qu'on se la repassait en boucle. Le petit garçon. La femme affalée sur le canapé. La cocaïne passant d'une main à l'autre. Mais ça s'arrêta là. La cassette se coupa tout à coup. Je m'étais détendue et je parvenais à ne me concentrer que sur mes pensées. Comme l'autre fois, quelques bribes des émotions et des sentiments de Mustang parvenaient à traverser ma barrière psychique relativement précaire. Mes ce n'était plus que de minces filet de souvenirs. Assez flous pour que je ne sois plus terrorisée. Car sa vie était comme un film d'horreur. Le suspense vous y fait suer et la surprise rater un battement à votre cœur. Je déteste ces films. Ils sont malsains.

Je me demandais à présent quand est-ce que l'exercice allait prendre fin. Après l'épisode précédent j'étais sur le point de m'endormir debout et je ne voulais pas montrer ma faiblesse au prof'. Je ne le considérais plus comme un vulgaire professeur maintenant. Car grâce à lui et à sa brutalité vive, j'avais presque réussi à fermer mon esprit à toutes ses pensées. Ou du moins à une bonne partie. Maintenant c'était comme si je flottais sur un nuage, un merveilleux nuage. Je savais que je n'aurai bientôt plus jamais de migraine. Le prochain cours pourrait peut-être être le dernier. Si je m'entraînais. Mais quelqu'un allait déstabiliser mon apprentissage. Dawson. Dès notre première rencontre un lien fort nous avait uni. Il respectait mon don et se retenait de tout ce qu'il aurait voulu faire. Je l'appréciais vraiment. Pas encore comme un ami mais presque.

Invité

P

" Souhaite-tu faire un dernier exercie ? Sinon tu peux partir."

Mon pouvoir devenait de moins en moins lourd dans mon corps. Je me sentais plus légère que d'habitude. Petit à petit, les émotions les plus infimes de Zackary disparaissaient de mon propre esprit et se perdaient dans le néant. J'étais fière de moi mais un petit moment d'inattention me fit apercevoir l'état d'esprit de mon professeur. Il était lui aussi content du travail et des efforts considérables que je fournissait. Je sentais de moins en moins de choses et me concentrais sur mes propres souvenirs en instaurant en même temps une barrière psychique pour qu'il ne ressente pas mes sentiments. Puis ses poings relâchèrent mes mains et je pus me libérer ; ravie. Mais je ne le montrai pas à Mustang qui me proposa deux échappatoires : Partir ou recommencer. J'inclinai la tête en signe de remerciement avec un franc :

“Merci”

Et tournai les talons pour retourner à mes occupations habituelles. Je savais que mon apprentissage n'était pas terminé mais j'avais le droit de m'en aller ; autant le faire. Ce cours n'avait pas été si terrible que ça et je savais qu'il m'en faudrait d'autre pour arriver à maîtriser complètement mon pouvoir de télépathie. D'ailleurs, je me retournai vers Zackary une fois arrivée à la porte de la salle pour le lui signifier :

“Je reviens quand ?”

Je n'avais pas forcément hâte puisque tout cela m'avait épuisé et que je voulais revoir Dawson avant. Mais je savais que l'Académie manquait de professeurs et que celui-ci en particulier était très demandé de par son jeune âge et son physique avantageux. Surtout par les filles. J'attendis une réponse du professeurs patiemment, appuyée contre l'encadrement de la porte.

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