Silence [Libre]

Arabane franchit la grande porte de marbre d'un pas décidé.
Mais, malgré ca,dans sa tête, une petite voix lui disait de faire
demi-tour, et de courir, loin, de partir ce de monde infernal. Mais elle
restait la,figée sur ses jambes, regardant autour d'elle, sans bouger. Elle soupira doucement, et avança son pied gauche.
Puis son pied droit, et finit par avancer vers le bureau ou se trouvait, normalement, la dame qui devait lui donner son emploi du temps ainsi que les clefs de son appartement. Mais il n'y avait personne. Arabane soupira, se tourna d'un geste rapide, valise à la main, et décida d'aller s'installer sur un grand banc de pierre collé au mur. Elle avait besoin de réfléchir, de faire les idées dans sa tête et que tout devienne clair. Elle s'installa confortablement. Mais elle n'arrivais pas à pensé. Tout le bruit autour d'elle, les gens qui la regardait d'un air moqueur, certains d'un air qui disait : "Oh la pauvre, elle à l'air triste". Arabane se contenta d'ignorer leurs regard, et fouilla dans son sac, qu'elle tenait à l'épaule. Elle en sortit son Ipod. Elle prit les écouteurs, les brancha et les mit dans ses oreilles. Elle chercha une musique, et finalement, décida de mettre Undisclosed Desires de Muse. Elle sourit, ferma les yeux, se laissant entraîner par la musique, balançant la tête de droit à gauche. Elle n'avais même pas remarqué que la secrétaire était revenue. La secrétaire la regarda longtemps, et Arabane ouvrit les yeux. Elle soupirait, arrêtait la musique, et laissa sa valise contre le banc. Elle se dirigea vers le bureau, et soudain, quelqu'un la fit tomber par terre. Elle vit une bande de jeunes garçons qui rigolait, en la voyant par terre.

J'étais allée me balader dans les couloirs de l'Académie. Pour une fois je n'avais pas envie d'aller au Skate Park. Arpentant ce dédale, je remarquai un couloir que je n'avais emprunté. Etrange. J'étais pourtant sûre d'être allée partout ! Pour remédier à ceci, je tournai et m'engouffrai dans ce couloir inconnu. Après quelques petites minutes de marche, j'entendis beaucoup de bruit au fond. J'accélérai l'allure. Je me retrouvais alors dans le hall de l'Académie. Je souris. C'était bizarre que je n'ai jamais remarqué ce couloir auparavant. Il pouvait faire un très bon raccourci. Je regardai autour de moi. Mes yeux tombèrent sur le couloir menant au secrétariat. Je vis sur le banc tout proche une fille que je n'avais jamais vue. Surement encore une nouvelle. Il y avait de plus en plus d'élèves dans cette Académie. Et je faisais partie des anciens. Je me rappelais soudain qu'il fallait que j'aille au secrétariat. Je marchai donc jusque là bas. Mais il n'y avait personne. Je fis demi tour pour partir en quête de la secrétaire.

Mais tiens ! Ce n'était pas elle que je venais de croiser justement ? Je me retournai pour vérifier. Je marchai à reculons et je rentrai dans quelqu'un. Je retournai brusquement pour voir la fille du banc par terre. Ca c'était tout moi ! Je trouvais toujours le truc pour traumatiser les nouveaux ! Je remarquai un groupe de garçons qui rigolaient. Je leur tirai la langue. Puérile, mais assez drôle. Je tefis ma main à la nouvelle et la relevai. Je lui fis un grand sourire avant de commencer mon "assomage par parole". Oui, oui, je parle trèèèès bien français parfois.

"Saaaaluuuuut ! Moi c'est Jennifer, et toi ? Désolée ! J'voulais pas t'faire tomber. J'marchai à reculons en fait et j't'ai pas vue. Déoslée ! Dis ! T'es là depuis quand ? J't'avais jamais vue. Pourtant j'me ballade souvent alors j'connait pas mal de gens de vue. Mais pas toi. T'es nouvelle ? SI oui, ba sache que moi c'est tout le contraire. J'suis là d'puis très très longtemps. J'crois même qu'ils veulent se débarasser de moi. Mais chuuut ! J'fais comme si j'étais pas au courant ! ... autrement si tu cherches le secrétariat, ba euh... c'est tout droit, par là. J'veisnde croiser la secrétaire donc tu peux y aller."

J'avais essayé d'y aller un peu doucement. Ne pas faire peur dès le premier contact. C'était le mieux. Je pensais que c'était réussi. Je fis un grand sourire à ... euh je connais pas encore son nom, et attendis qu'elle me réponde.

Arabane vit une jeune fille l'aider à se relever. Elle sourit doucement, et
remercia d'un signe de tête la jeune fille. Elle la regarda longtemps sans
rien dire. Puis la jeune fille se mit à parler. Ainsi donc, elle s'appelait
Jennifer. Arabane eu un sourire. Jennifer était vraiment bavarde. Elle hochais
la tête, l'écoutant attentivement. Puis, quand la jeune fille s'arrêta
de parler, Arabane ne dit rien, et alla vers le secrétariat. Elle remplis
les papiers, prit les clefs de son appartement et revint vers Jennifer.
Il fallait qu'elle parle. Elle inspira un grand coup, et dit :

-Salut. Moi c'est Arabane.

Trop de questions à la fois, Arabane ne pouvait pas répondre à toutes.
Elle sourit à Jennifer. Malgré le fait qu'elle était bavarde, Arabane la trouvait
très gentille. Malheureusement, le problème, c'était bien elle. Elle était
trop timide. Si seulement l'incident chez elle ne s'était jamais passée. Elle
se mordit les lèvres, et finit par dire :

-Oui je suis nouvelle. C'est quoi ton pouvoir ?

Puis elle se tut. C'était la première fois qu'elle parlait aussi longtemps depuis
l'incident de chez elle. Et elle se rendait compte que c'était un réel plaisir,
de parler avec quelqu'un. Elle émit un petit soupir léger.

Je ne comprenais pas. Pourquoi était-elle partie avant de ma répondre ? Je lui avais fat si peur que ça ? Je restai sur place, un peu choquée. On ne m'avais jamais fait ça. On m'avais déjà envoyer balader en beauté, on m'avais insultée, on m'avais répondu, mais jamais on était parti sans rien dire... quelques minutes plus tard, j'étais toujours là. Allez savoir pourquoi. J'ouvris de grands yeux. La jeune fille revenait. Elle se planta devant moi, et me répondit (enfin). Elle s'appelait Arabane, et elle était nouvelle. J'en étais sure !

Arabane donnait l'impression de ne pas vouloir parler. Elle était peut-être timide. En tous cas moi pas. Alors tant pis. Je ne m'arrêterai pas de parler juste pour ça. Elle me demandait quel était mon pouvoir. Une question que l'on posait toujours. Mais étais-ce vraiment si important de connaitre le pouvoir des autres ? Et pourquoi tout le monde voulait toujours savoir ? Je savais que ce n'était pas une question de simple curiosité. Pas pour tout le monde. Je me rappelai mon arrivée à l'Académie. J'étais comme ça aussi. Je voulais toujours connaitre le pouvoir de tout le monde. Pourquoi ? Pour me prouver à moi-même que mon pouvoir était aussi bien que les autres. Et surtout, pour me rassurer. Me montrer que je n'étais pas la seule à ne pas me maitriser. Bref, cette histoire pourrait peut-être valoir le coup d'être entendue, si seulement elle était intéressante.
Je souris à Arabane et lui répondit, tout simplement :

"Je peux devenir invisible, et toi ? Mais je ne sais pas très bien me contrôler. Ca peut paraitre bizarre mais c'est comme ça. Maintenant j'sais mieux me controler. Ce n'est pas comme quand je suis arrivée ici ! Je disparaissais n'importe quand, pour aucune raison particulière. Juste comme ça. Et toi ? Tu n'as pas trop de problèmes j'espère."

Je lui sortit mon plus magnifique sourire commercial. Attendant qu'elle me réponde, ou non. En effet, elle n'avait pas l'air de vouloir discuter pendant des heures et des heures.

Arabane lui sourit. Jennifer semblait étonnée. Arabane baissa la tête,
elle ne savais pas comment expliquer cela. Elle ne savais pas comment
dire qu'elle ne pouvait pas parler comme elle voulait. Elle était traumatisée,
sans le montrer. Elle aurait voulu crier, le dire au monde entier, mais
impossible. C'était comme si elle avait perdu sa voix, et qu'elle errait
comme une âme perdu. Jennifer continua à parler. Arabane, attentive,
écoutait sans l'interrompre. Ainsi la jeune fille pouvait devenir invisible.
Arabane aurait vraiment voulu avoir ce pouvoir. Ça devait être très
pratique. Elle voulait poser beaucoup de questions à Jennifer, mais les
mots ne sortaient pas. Il restaient coincés au fond de sa gorge. Elle
fit signe à Jennifer d'attendre, et alla chercher sa valise. Elle avait remarquer
de jeunes garçons qui la regardait d'un air pas agréable. Il ne lui manquait
plus que de se faire voler sa valise. Elle la prit, et soudain, un dossier
tomba de son sac. Les feuilles s'éparpillèrent par terre, et elle sourit, gênée.
En effet, c'était le dossier ou elle écrivait toutes ses peines, toute sa
tristesse et son chagrin, et cela était entièrement privée. Elle ne voulait
pas que quelqu'un le lise, sinon, elle mourrait de chagrin, un chagrin
encore plus terrifiant. Elle se retourna vers Jennifer, et dit, en souriant :

-Moi je peux contrôler le corps des autres.

Elle avala doucement, et regarda autour d'elle. Elle ne connaissait
personne, elle espérait vraiment pouvoir se faire des amis. Mais au fond
d'elle, elle savait qu'elle ne pourrait pas. Elle est bien trop ... différente
des autres.

Contrôler le corps des autres ? Utile. Ca pouvait aider dans beaucoup de situations. Comme l'invisibilité. Mais je n'étais pas jalouse. Loin de là. J'aimais beaucoup mon pouvoir. Surtout maintenant que je pouvais l'utiliser quand je le souhaitais. Comme quand je me baladais dans les couloirs et que je croisais quelqu'un que je ne voulais pas voir. Il me suffisait de me rendre invisible pour passer à côté inaperçu. Combien de fois avais-je utilisé ça pour éviter mes ennemis ? Un nombre incalculable. Je souriais en y repensant. Je devais l'air un peu bête d'ailleurs, à sourire toute seule.

Je ne savais pas trop quoi faire. D'habitude j'avais affaire à des gens qui engageaient la conversation. Là... la conversation était un peu morte. Même carrément. Je n'avais été dans ce genre de situation qu'une seule fois. Et ça c'était très mal terminé. Très très mal même. Et la fameuse personne est devenue mon ennemi. Il faisait partie de ceux que je m'empressais d'éviter dans les couloirs. Je ne voulais me faire une nouvelle ennemie. Aussi je me disais qu''il valait mieux que je n'insiste pas trop sur les bavardages. J'aimais bavarder. Mais pour une fois je ferais une entorse à ma tradition. Je réfléchissais sur ce que j'allais pouvoir dire (il fallait quand même que je dise quelque chose !). Je ne voulais pas parler de la pluie et du beau temps comme les grands-mères, ni faire la commère. Il fallait que je trouve quelque chose qui pourrait la lancer. Parce que là... c'était à peine si elle répondait à mes questions.

"Et euh... qu'est-ce que t'aimes faire dans la vie ??"

Banal. Atrocement banal. Pour une fille comme moi, bavarde de métier, c'était tomber bien bas que de parler comme ça. Mais que voulez vous ? Comme la situation l'impose, il faut se débrouiller. C'est ce que je faisais. JE me débrouillais comme je pouvais.

Arabane voyait bien que la jeune fille s'ennuyait avec elle.
Mais c'était toujours pareil. Si elle ne s'était jamais fait d'ami,
c'était à bien a cause de ce fichu accident. Elle serra les points,
les dents, mais se calma en allant s'assoir sur un banc. Elle adressa
à Jennifer un regard qui voulait tout dire. Elle fit signe à Jennifer
de venir s'assoir à cotée d'elle, si elle voulait bien, bien sûr. Elle
posa sa tête contre le mur. Elle avait besoin de parler, mais elle
ne savais pas si elle réussirait. Elle pensa à son enfance. Elle avait
été une véritable bavarde, et maintenant, c'est à peine si elle
disait deux mots.
Elle dit, difficilement à Jennifer :

-Je voit bien que tu t'ennuie avec moi, et je tient à m'excuser Malheureusement, je ne parle presque jamais ....

Elle voyait bien que dans cet établissement, elle ne se ferait
jamais d'amis, mais plutôt des ennemis. Tous le monde la trouvait
bizarre. Enfin bon. Soudain, quelqu'un passa en courant et fit
tomber quelque chose par terre. Elle ramassa. C'était une pierre,
avec quelque chose de gravé dessus. Malheureusement, l'écriture
était incompréhensible. Arabane tendit la pierre à Jennifer, et dit :

-Tu arrive à lire ce qu'il y a marqué dessus, toi ?

"Non. J'vois pas ce que c'est? Et j'sais pas ce qui est écrit dessus. Garde la, quelqu'un la réclamera peut-être. Et tu sais, c'est pas la peine de t'excuser. T'as rien à te reprocher. Si tu veux pas parler beaucoup, c'est pas grave. Je peux très bien faire la conversation pour deux si tu vois ce que j'veux dire ! Moi ça me dérange pas. J'veux juste que souris un peu ! C'est tout ce que j'veux. C'est vrai regarde ! C'est génial ici ! Tu vas te faire pleins d'amis. Tu verras ! Alors tu arrêtes de faire ces petits yeux tristes et tu me montres un joli sourire ! Ça sera beaucoup mieux."

"Chewing-gum ?"

Arabane reprit doucement la pierre, et la regarda en hésitant,
puis elle décida de la fourrer dans son sac. Elle écouta attentivement
Jennifer, puis quand celle-ci eu fini, elle eu un grand sourire.
Jennifer avec vraiment le don de remonter le moral des autres.
Elle remercia d'un signe de la tête Jenn' puis prit un chewing-gum
qu'elle mit dans sa bouche. Délicieux. Elle se tourna vers sa
camarade et dit :

-Tu a le don de faire sourire les gens, toi !

Elle sourit, et au loin, elle vit la troupe de garçons qui avait
rigoler tous à l'heure quand elle était tombée. Son pouvoir
se déclencha fasse à sa fureur. Le garçon -le chef de la
troupe sans doute- se mit à se cogner contre les murs, puis
il se dirigea vers le bureau ou il se mit à imiter la secrétaire.
Celle-ci, outrée, le prit par le poignet et disparu. Arabane
rougit, et essaya de faire le plus naturelle possible.

-Je contrôle pas assez mon pouvoir.

Arabane souriait. Ouf ! J'avais réussi ! Ça faisait plaisir. Moi ? Avoir le don de redonner le sourire aux gens ? Je n'en avais pas vraiment l'impression. Mais si elle le disait... ça devait être vrai. Je lui souris. Elle fixait quelque chose? Je suivis son regard et aperçus une groupe de garçon. Je les connaissais. Ils voulaient toujours faire leurs intéressants. Mais ça avait plutôt l'effet inverse. C'était le groupe le plus inintéressant de l'Académie.

Soudain je vis leur chef, un grand gaillard vantard, se cogner contre les murs. Je jetai un rapide coup d'œil à Arabane. Ca ne pouvait être qu'elle. Lorsque je regardai à nouveau le groupe, je voyais leur chef disparaitre avec la secrétaire. Elle était plutôt en colère. Je souris en pensant au moment qu'il allait passer. Oui, il m'arrivait d'être assez méchante parfois. Je me retournai vers Arabane. Elle rougissait. Alors c'était vraiment elle ? Impressionnant.

"Mais c'était marrant ! Il le méritait de toute façon. Si ce n'est pas toi, alors ça sera quelqu'un d'autre. Ce que je veux dire par là, c'est que tu n'es pas la première, et sûrement pas la dernière, à te venger de quelqu'un avec ton pouvoir. Tant que tu ne fais rien de vraiment grave, tu n'auras pas d'histoire. T'inquiètes pas ! Je le sais par expérience. Alors tant que tu es discrète, t'as pas de soucis à te faire par rapport à ton pouvoir."

Je lui souriais en mâchant mon chewing-gum. Je me plaisais de plus en plus à l'Académie. Et j'adorais faire des rencontres !

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