Au calme pour réfléchir...

Une fille étrange vint s'asseoir dans un siège à côté du mien. Je ne détournais même pas la tête, je n'avais pas besoin de la regarder pour savoir qui elle était. En effet, dès qu'elle fut près de moi, je sentis comme un goût de tartine trop grillée sur ma langue. Tellement amer que je failli cracher par terre. Le livre qu'elle lisait s'intitulait "Les anges déchues /Démons de la Nuit/".

Un sourire étira mes lèvres. Cette fille avait les idées noires de quelqu'un qui était triste et qui ne pouvait avouer le pourquoi de son chagrin. Mais je n'avais pas besoin de le lui demander pour le savoir, je le sentais. Cette fille n'était pas comme nous, elle n'était pas humaine.

Je refermais le livre bruyamment et le reposais sur la table. Je n'avais aucune envie de me lever pour aller en chercher un autre. Je me calais confortablement dans mon fauteuil et mis mes écouteurs à mes oreilles. Je frôlais du pouce la touche "Lecture" de mon Mp3 et les guitares désaccordées se mirent à grésiller dans mes oreilles. Quel son agréable !

[Je pourrais venir d'ici 2 jours, le temps que je trouve une idée... Ou il est plus Libre ?]

Médina, pour une fois, n'avait pas errer au hasard dans les couloirs de l'Académie. Elle avait envie d'aller à la bibliothèque depuis longtemps. L'endroit en lui-même état très agréable et il respirait le calme, la tranquillité. Médina savait également ce qu'elle venait y faire. Elle venait faire des recherches sur les Ruines qu'elle avait découvertes. D'humeur très joviale, elle arriva en fredonnant une petite comptine et fit un grand sourire à la bibliothécaire, qui étaient pourtant de ces gens qu'on classait dans les gens qui étaient Trop parfaits. Un jour, Médina aimerait découvrir son défaut. Car elle en avait obligatoirement un, comme toute personne normale. Quoi qu'ici, le monde n'était pas très normal. Bref. Revenons à notre sujet. Médina continua sa route et s'arrêta net devant une étagère. Elle était animée des pieds à la tête par une curiosité entêtante et un grand amour pour le "Village de la Nuit", comme elle l'avait si bien nommé. Pour l'instant, ce village ne vivait qu'à la nuit tombée dans la tête de Médina. Elle prit un livre qui avait pour titre "l'Enfant perdu". Médina laissa ce nom résonner dans son esprit quelques temps. Son frère aussi était un enfant perdu. Il lui manquait mais là n'était pas la question. Elle contempla l'image qu'on y devinait. La comtesse, dans une magnificence sublime, et le petit garçon, pâle comme la mort. Elle murmura le titre, comme pour mieux le savourer. Elle passa sa langue sur ses lèvres. Elle était heureuse mais un état de transe étrange. Une larme perla sur son oeil. Et s'en sans rendre compte, elle murmura d'une voix douce.

- Je t'aime.

Elle venait de se tourner vers les tables. Il y en avait une, tout au fond, avec ce genre de racaille toujours bruyante. Mais Médina n'entendait plus rien. Elle s'approcha d'une autre table. Il y avait là une fille étrange aux longs cheveux noirs qui rappelait quelque chose à Médina, mais elle verrait plus tard ; et une autre fille avec des écouteurs enfoncés dans les oreilles. Médina était trop absorbée pour avoir des images, mais elle entendit comme un bruit de guitares désaccordées. Elle s'assit à cette table sans faire attention à ne pas râcler la chaise contre le sol et toutes ses formalités. Puis elle saisit son livre, sourit aux deux filles et l'ouvrit au milieu.